• Rendez-vous tardif

    Elle ne le connaissait à peine. Il lui avait donné une adresse dans un bout de papier plié en deux. Fébrile, elle s'était précipitée à l'adresse, ses cheveux en désordre, pratiquement démaquillée, tout ce qu'elle désirait c'était le revoir. Elle n'aurait jamais imaginé craqué sur un type comme lui, il n'avait rien d'extraordinaire, n'était pas tellement beau, ni doté d'un charme fou, mais elle n'avait pas réussit à le quitter du regard et lorsque leurs deux regards s'étaient croisés elle avait cru mourir. La soirée avait été ennuyeuse à mourir. Mais elle n'avait rien remarqué, toujours occupée à le chercher, dans l'assistance, parmi les têtes qu'elle connaissait par coeur, lui restait absent jusqu'à ce qu'elle le retrouve sur la terrase. Il n'avait pas dit un mot. L'avait laissé parlé. Elle avait tout de suite aimé ses silences respectueux et à la fois frustrant. Il l'avait quitté non sans la frôler ce qui l'avait rendue folle de désir. Sur le moment elle n'avait pas compris. Le désir la possédait toute entière. Le feu lui déchirait les entrailles. Et puis en sortant de la soirée, respirant l'air frais, elle plongea ses mains dans ses poches et en extirpa le morceau de papier.

    Elle détailla le portail ancien et le poussa. Un sinistre grincement s'en extirpa. Jamais d'ordinaire elle ne serait rentrée dans ce type d'endroit. Mais qu'était l'ordinaire? Elle ne le savait plus. Le désir la consumait. Elle ne voulait pas s'achever seule, tristement, sur son vieux god, ami de toujours, non elle le voulait lui, cet homme mystérieux, en elle. En entrant, elle s'avança dans un couloir. Ca ressemblait à un manoir. Vraiment étrange. Soudain elle le senti, immédiatement, une main la baillonnat tandis qu'une autre emprisonnait ses poignets. Sans qu'elle puisse rien dire ou faire, un homme parut devant elle, cagoulée, une balle rouge dans la bouche, une laisse accroché à quelque chose qu'elle ne voyait pas, il n'osa pas la regarder droit dans les yeux lorsqu'il arracha ses vêtements. Il la laissa nue. La main lui maintenant les poignets lui passa un cuir rugueux autour des poignets qu'il suspendit en l'air. La jeune femme lâcha un hurlement dès que la main s'ôta de sa bouche. Elle était presque pendue par les poignets, ses pointes de pieds touchaient à peine le sol. Mais on la giffla. Le silence. On lui demandait le silence. Aucune parole ne fut prononcé. Elle compris, simplement.

    Combien de temps la laissons-la comme cela, sans rien dire, sans rien montrer. Elle gigotta en vain. Le cuir s'enfonçait dans sa chair, laissant une brûlure sur sa peau. Mais le plus douloureux était ce désir qui la brûlait, la consumait. Elle sentait les larmes venir. Le courage la quittait. Le désir était si vigoureux, la laissant sans force. Où était son prince charmant? Lui qui l'avait livré à un tel tourment. Savait-il combien elle souffrait pour lui? Ses muscles lui faisaient mal. Elle s'ennuyait et en même temps souffrait. C'en était encore pire. Car l'ennuis la poussait à préférer la douleur, mais ne la distrayait en aucune façon de la douleur. Il fallait qu'elle vive avec. Et puis, une main se glissa dans son entre jambe. Elle en sursauta. Un petit cri vient à ses lèvres mais aucun son ne sorti. La main l'avait laissé. Elle pleura. Le désir l'avait repris de plus belle et la main l'avait quitté. N'osant supplier, elle sentit le long de ses jambes ce liquide chaud et poisseux couler. Honteuse. Honte à elle. Même les catins ne sont pas aussi dégradante, pas aussi sales. Et puis quelque chose d'infiniment dur s'enfonça en elle, la déchirant. La douleur s'insinua en elle, explosa en elle, la détruisant. On l'empalait, elle ne sentait plus le sol sous ses pointes de pieds. Quelque chose comme un manche à balais ou un plug énorme. Elle se mit à hurler. C'était plus fort qu'elle. La douleur était si dur à supporter. Elle n'en tira aucun plaisir. Mais le désir repris lorsqu'on la laissa, ôtant l'objet de son sexe tout déchirer.

    Après quelques heures, on la retrouva en train de pleurer et de parler toute seule. Elle ne voulait plus qu'on la touche. Très bien. On sortit quelque chose. Elle ne savait pas ce qui se tramait. S'en moquait. La douleur était trop forte. Et puis un coup sec, comme celui d'un fouet, la frappa du bas du dos jusqu'à la fin des cuisses. Elle hurla à nouveau. Puis un autre coup vint. Elle hurla à nouveau. Il y eu une pluie de coup, à chaque fois elle hurlait, et puis elle ne se contrôla plus, gesticulait sous chaque coups, pleurait et criait, sans savoir que dire pour stopper la douleur. Ce n'était plus supportable. Elle aurait jurer, dit n'importe quoi, tellement la douleur devenait insupportable. Ses gémissements se tordaient sous la douleur, ses sanglots se transformaient en cris et elle s'épuissa la voix. Les coups finirent par cesser. Elle n'avait plus conscience de rien si ce n'est de la douleur lancinante, insupportable, étouffante. On alluma la lumière. Devant elle, quelques hommes en costumes, elle en reconnu quelques uns, des amis, son patron, deux amants. Ils riaient doucement d'elle. Chacun y allait de son commantaire. Puis ils s'approchèrent pour la toucher.

    On ne la détacha point. Certains avaient forcé le passage étroits brisé par l'objet rude, d'autres avaient user les voies anales, mais tous avaient profiter de ses charmes. Le plus dur avait été pour elle de voir ces hommes qu'elle connaissait la traiter comme un objet. Nul compliment, nul encouragement, tous étaient si impitoyable. Elle n'était qu'un objet dont on discutait des valeurs, de l'esthétique. Ils conclurent qu'elle était une chienne mal élevée et la quittèrent. On la décrocha du plafond et elle s'évanouie. Elle ne sut jamais qui avait décidé de cela, l'homme du balcon? son patron? un ancien amant? Jamais elle ne sut parce que jamais personne ne lui en parla, et jamais elle n'osa aborder le sujet. Mais à chaque fois qu'elle se retrouvait seule avec l'un de ses hommes, elle redevenait cette chienne mal élevée qu'il fallait dresser. Et ils savaient comment dresser une chienne en chaleur comme elle.


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